Rav Raphaël-Ya'akov Israël Zatsal, TSADIK YESSOD 'OLAM
Voici une petite biographie du Rav ISRAEL zatsal, extraite du livre sur RAV ISRAEL :
BESSETER HAMADREGA , 450 pages, que vous pouvez vous procurer en cliquant sur ce lien :
Rav Israel est né à Fez le 18 Tamouz 5697 – 27 Juin 1937 – dans le foyer de Rabbi Aharon Israël et de la Rabbanite Yakot, de mémoires bénie.
Rav Israël zatsal est décédé le 2ème jour de Roch Hodech Adar II (en 2006)
Fez fut également le berceau d’illustres sages, tels que le Rambam, Rabbi Yéhouda Ben Attar, Rabbi Avner Israël Hasarfati, Rabbi Yaacov Abensour, Rabbi ‘Haïm Hacohen, Rabbi Mattitiahou Serrero, Rabbi Meïr Israël, et bien d’autres encore…
Fez fut également le berceau d’illustres sages, tels que le Rambam, Rabbi Yéhouda Ben Attar, Rabbi Avner Israël Hasarfati, Rabbi Yaacov Abensour, Rabbi ‘Haïm Hacohen, Rabbi Mattitiahou Serrero, Rabbi Meïr Israël, et bien d’autres encore…
La famille, très modeste, dans laquelle Rav Israël grandit, respirait la crainte du Ciel.
Les bonnes actions que les parents accomplissaient montraient aux enfants la voie à suivre.
Le Rav disait qu’il avait une tradition dans sa famille, selon laquelle ils descendaient du Rambam.
Le père du Rav, Rabbi Aharon Israël zatsal, étudiait la Torah toute la journée et passait ainsi le plus clair de son temps au Beth Hamidrach.
Rabbi Aharon ISRAEL zatsal , père du Rav
Un jour, Rav Israël se mit à réfléchir et me regarda en disant :
« A ma connaissance, dit-il, mon père n’avait pas de fautes tant il était pur d’esprit et de cœur.
De toute façon, il n’en avait pas le temps avec son programme de limoud qui lui prenait toute la journée, plus deux fois le livre de Tehilim entier, chaque jour ! ».
Le frère de Rabbi Aharon, Rabbi Meïr Israël zatsal, l’oncle de Rav Israël donc, a été le maître et le modèle de Rav Israel, il fut le Dayan de Fez.
Le père et l’oncle du Rav ont été orphelins de père et de mère avant l’âge de dix ans …
Très tôt, Rabbi Meïr remarqua les qualités exceptionnelles de son neveu Refaël Yaacov et respectait profondément son amour de la Torah et sa clarté d’esprit.
Maître et disciple personnifiaient la supplication de David Hamélekh :
« J’ai demandé une seule chose de D., cette chose que je recherche : de m’asseoir dans la maison de D. tous les jours de ma vie ».
Rav Israel éprouvait un respect immense pour son oncle Rabbi Meïr, pour son amour de la Torah, sa crainte du Ciel, sa piété, sa bonté et son détachement des préoccupations matérielles.
La personnalité de Rabbi Meïr laissa une empreinte indélébile sur Rav Israël.
Il lui fut toute sa vie reconnaissant de l’avoir soutenu, formé et encouragé.
Rabbi Meïr lui donna le bon conseil d’écrire tous ses ‘hidouchim, conseil que Rav Israël suivit à la lettre.
Ces écrits donnèrent par la suite naissance à son œuvre monumentale en dix-sept volumes, Menou’hat Aharon.
Bien que Rav Israël n’ait pas souvent revu son oncle pendant les dix-sept années passées à Sunderland puis à Hégenheim et à Sarcelles, il ne cessa jamais de lui être reconnaissant pour toutes ses bontés.
Rabbi Meïr ISRAEL zatsal, oncle et maître du Rav
A l’âge de 15 ans Rav Israel quitta Fez pour la yechiva de Sunderland dans le nord de l’Angleterre ,
Les dix-sept années que le Rav passa en Angleterre furent très riches sur le plan spirituel et le façonnèrent définitivement.
Il y fut d’abord un jeune ba’hour, s’y maria puis devint un avrekh collel, ensuite il reçut plusieurs ordinations rabbiniques afin de devenir Rav, puis enfin Dayan (juge rabbinique) à seulement 29 ans.
Il y goûta une nouvelle façon d’étudier la Torah et eut l’occasion de fréquenter de nombreux grands maîtres d’Israël.
Extrêmement apprécié par les membres de la yéchiva puis du collel de Sunderland,il l’était tout autant par tous les Rabbanim.
A la yéchiva Nétsah Israël de Sunderland, Refaël Yaacov rencontra des Grands de la Torah, entre autres le Poniovitch RAV, le Rav Meïr Karélitz-frère du ‘Hazon Ich, et le Rav Chemouel Greinemann beau-frère du ‘Hazon Ich.
Il connut de très près le Rav Dessler (Sunderland se trouve à dix minutes de Gateshead) et profita des cours de moussar qu’il donnait régulièrement …
Il se définissait toujours comme un ba’hour yechiva même après 60 ans … c’est dire à quel point ces années ont été prépondérantes et formatrices pour notre Rav.
Le Rav avec son Roch Yéchiva Rav Chammaï zatsal
Accueillant le Poniovitch Rav, à droite au premier plan Rav Israel jeune bahour…
Rav ‘Hanokh Erentreu , qui fut la Havrouta du Rav pendant dix ans et qui est aujourd’hui Dayan de Londres, croisa un jour le roch yéchiva de Gateshead qui était venu demander une source dans la guémara à un jeune ba’hour de 24 ans dénommé Refaël Israël.
Le roch yéchiva expliqua alors à Rav ‘Hanokh :
« Je viens consulter la bibliothèque de la yéchiva ! »
Sa réputation de grand lamdan avec une mémoire phénoménale était déjà faîte.
L’histoire suivante illustre la hatmada légendaire du Rav.
Rav Israël devait terminer la préparation d’une ‘haboura (cours et démonstration talmudique de haut niveau) mais, après une journée entière d’étude, il se sentit envahi par le sommeil.
Le Rav mena une lutte impitoyable contre le yétser hara, alla remplir une bassine d’eau glacée et y trempa les pieds jusqu’à ce qu’il ait fini la préparation de sa ‘haboura.
Une des sœurs du Rav lui écrivit une lettre le suppliant de rentrer à Fez pour travailler et apporter un peu de parnassa à ses parents, lui racontant les difficultés qu’ils affrontaient au quotidien.
Le Rav qui n’était encore qu’un jeune ba’hour, brillant certes, s’en alla demander conseil à son Roch Yechiva, Rav Chammaï Zhan zatsal qui lui dit :
« Ne rentre pas ! pour grandir en Torah il faut parfois être cruel ».
Bref, tout ceci n’était que maassé satan (une stratégie du Satan) pour sortir le Rav de la Yechiva de Sunderland car peu de temps après les choses s’arrangèrent un peu pour les parents du Rav ….
Un Pessa’h, Rav Israël célébra le séder de Pessa’h dans la famille de sa ‘havrouta – Rav ‘Hanokh Erentreu chlita.
Il ‘déroba’ l’afikoman et le cacha, si bien que le père de sa ‘havrouta lui demanda ce qu’il voulait en échange de l’afikoman ?
« Je veux un cours de moussar hebdomadaire avec vous ! » fut la réponse de Rav Israël.
Le jeune homme n’avait qu’un seul souhait, le seul ayant de la valeur pour lui : la Torah et le rapprochement vers Hachem !
Le Roch Yechiva enlevait les ampoules dans la chambre du Rav afin qu’il arrête d’étudier à une certaine heure de la nuit.
Alors Rav Israël mettait une chaise sur une autre jusqu’à s’approcher de la petite source de lumière restante, une veilleuse de sortie de secours !!!
Le Rav me disait souvent :
« Mon vrai Rav en limoud, c’était Rav El’hanan Wasserman zatsal, à travers ses livres ! »
Rav Israël – âgé de moins de 20 ans à l’époque – avait déjà dressé une table des matières du Kovetz He’arot de Rav El’hanan.
Rav Israël disait : « Après le mariage, il y a des ba’hourim qui ont tendance à s’endormir alors qu’il
faut étudier comme un lion ».
Ces propos lui convenaient parfaitement…
Le Rav rend un vibrant hommage à son épouse dans la préface de son livre « Menou’hat Aharon » :
« Ce livre a vu le jour en grande partie grâce au mérite de ma femme qui m’assista et me poussa inlassablement dans l’étude, en exigeant de moi que je sois assidu sans m’occuper d’autre chose. »
En 1969, il fut proposé au Rav un poste de roch yéchiva à Hégenheim, en Alsace.
La guémara dit : « Plus que le veau veut téter, la vache veut allaiter. »
Le Rav éprouvait le désir ardent d’enseigner la Torah.
Il ne se contentait pas du chiour quotidien mais prodiguait des cours à tout élève qui le souhaitait.
En tant que roch yéchiva et malgré ses responsabilités et sa charge de travail, il donnait sans compter lorsqu’il s’agissait de renforcer spirituellement un ba’hour.
Pas mal de cadres rabbiniques d’aujourd’hui sont passés par la yechiva de Hégenheim.
L’étape finale : « Sarcelles, la petite Jérusalem »
Rav Israël, son épouse et leurs six enfants arrivèrent le 5 août 1975 à Sarcelles, ville de la banlieue Nord de Paris .
Rav Haykin disait à l’époque que Paris était … la banlieue de Sarcelles !
Comme il le fit à Sunderland et à Hégenheim, le Rav mit toutes ses forces dans l’étude et dans l’enseignement.
Rav Israel fit littéralement ‘goûter’ et apprécier l’étude de la Torah à un grand nombre d’hommes et de femmes de Sarcelles qui, sans lui, ne seraient jamais devenus des bnei Torah, pas plus que leurs enfants.
La venue du saint homme dans cette ville de la banlieue parisienne fut une bénédiction pour tous nos frères juifs.
Le Rav mit au profit de la communauté sa vive intelligence, son dévouement sans limite, et son exemple.
Aroë bachochanim : il guida la communauté tel un berger grâce à la « bonne odeur », le bel exemple de sa conduite qui donnait aux jeunes et moins jeunes l’envie de lui ressembler un tant soit peu, et surtout envie d’écouter ses sages conseils qu’il donna jusqu’à la veille de son décès .
Il eut la satisfaction de voir les 17 volumes de son commentaire ardu sur la Guemara édité de son vivant par son fils Rabbi Aharon , aujourd’hui Roch Kollel Ateret Refael à Ashdod .
Le Rav fut gravement malade les vingt dernières années de sa vie, souffrant de sclérose en plaque.
Il ne put ni boire, ni manger, ni bouger les mains et les pieds, ni même tousser pendant ses dix dernières années, de terribles épreuves … mais il a toujours gardé sa joie communicative et sa disponibilité pour les autres.
Jusqu’à son décès le second jour de Roch Hodech ADAR II,
en 2006 , il y a plus de quinze ans maintenant .
Le Rav est enterré au Mont des Oliviers, beaucoup se rendent sur sa tombe et ont vu des délivrances.
Il n’est pas écrit le mot ‘Rav’ sur sa tombe, tel qu’il l’a ordonné dans son infinie modestie.
zekouto yaguen alenou, que son mérite nous protège.
Eliahou COHEN SOLAL .